Terrasson - Loisirs/Culture: Ensemble vocal de Terrasson : concert réussi - Jeudi, 28 Mars 2024 17:57
Terrasson - Loisirs/Culture: Travelling Terrasson : le programme d'avril 2024 - Jeudi, 28 Mars 2024 15:00
Montignac - Sport: Montignac : Le cross de l’école sous le soleil - Lundi, 25 Mars 2024 23:45
Terrasson - Société: Terrasson : jumelage et décoration pascale - Samedi, 23 Mars 2024 15:24

02
Nov
2020

Jo Dutheil : "mon combat de femme"

PDFImprimerEnvoyer

EWANews - Portraits

(13 votes, moyenne 3.23 sur 5)

A l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, ce vendredi 8 mars 2013, EWANews a choisi le portrait d’une femme simple, avec force et convictions. Une façon de rendre hommage à ces femmes engagées, passionnées et courageuses. Nous en connaissons beaucoup autour de nous : chef d'entreprise, syndicaliste, élue, sportive, femme pompier, présidente ou bénévole d'association... D'autres, plus silencieuses, sont moins sous le feu des médias mais ne manquent pas d'énergie. Notamment celles qui travaillent dans les services de santé ou auprès des personnes âgées ou handicapées.


"Dans ce métier, tu ne peux être que vrai" dit cette éducatrice pour enfants lourdement handicapés. Jo Dutheil a passé sa vie au service et dans l'ombre des autres. Elle  travaillait dans l'univers de l'autisme, de la psychologie, de la psychiatrie, des maisons de retraite, de la fin de vie et d'Alzheimer (*). "C'est un métier qui te remet face à toi-même et à tes propres valeurs" dit-elle, en ajoutant : "je n'ai pas choisi la facilité. Mais c'est gratifiant." Elle raconte les vrais dangers : "dès fois ils cassent tout, ce ne sont pas des tendres. Certains sont violents et ont une force monumentale. Et si tu as peur, il ne faut pas le montrer". Mais, selon elle, le métier a aussi de bons côtés... "Ils sont là, hyper-attachants" en parlant notamment des trisomiques. Les embûches ont été nombreuses pour cette terrassonnaise née il y a 57 ans dans une petite maison de Saint-Rabier. Elle a eu trois enfants qui ont aujourd'hui la trentaine, et a exercé sur le tard cette profession-passion après avoir réussi, à l’âge de 40 ans, sa reconversion professionnelle en décrochant un diplôme de médico-psycho à l’école d’éducateurs de Limoges.

Jo Dutheil reste d'ordinaire plutôt discrète sur son passé. Elle nous a confié cependant son parcours personnel jalonné de terribles souvenirs. C'est d'abord le décès de son petit frère de trois ans et demi alors qu'elle n'en avait que 13. C'était à Beauregard en 1968. Quelques semaines après, elle s’était retrouvée en pensionnat, « solitaire et désemparée ». Puis, ce sont ses propres enfants qui ont été éloignés d’elle et maltraités. « Un combat a été mené auprès des juges avec l’appui de mon fils aîné alors âgé de 12 ans et celui de professeurs qui avaient décelés la maltraitance ». C’est ensuite son début de maladie grave et son opération à l'âge de 38 ans.

C'est aujourd'hui un handicap chez ses enfants lié à une maladie génétique qui touche leurs vues et qui engendre "une extinction de la lumière", selon ses propres mots. "Il n'y a pas assez d'argent pour la recherche" regrette amèrement Jo. Au fil du temps, certaines douleurs sont apparues, probablement liées à l'usure d'un métier éprouvant : fibromyalgie, migraines et insomnies. "On avance contre vents et marées et puis un jour, le corps dit stop" dit-elle. Son combat de femme restera marqué par une bataille juridique financière et affective qui a duré 10 ans pour récuperer ses enfants.

"Il faut savoir se préserver physiquement et affectivement, c'est quand même destructurant" reconnaît-elle par rapport à son travail. Par besoin d'échappatoire, elle écrit des poèmes, raconte des histoires drôles, écoute de la musique, aime se replonger dans les années 50/60... "J'aime cette époque, les films, les acteurs, Marilyn Monroe, les voitures, la mode. C'est très chic et glamour". Elle aime peindre aussi. Des fleurs... "Cela représente la vie, la renaissance, la fête. On en trouve partout pour les grandes occasions. Ce sont aussi des senteurs, cela taquine les narines" dit-elle avec le sourire. "Mais il n'y a pas eu beaucoup de bons moments". Dans tout cela, elle a le sentiment d'avoir oublié quelque chose d'important : sa propre vie ! Elle compte bien maintenant la faire passer devant. Entourée de ses enfants et petits-enfants, elle souligne : "j'ai envie de vivre et de croquer la vie... Mon combat de femme m’a aidé à ce que je suis devenu aujoud’hui".

(*) Elle a effectué sa carrière en Limousin.

Photo 2 :Jo Dutheil devant la maison de ses 10 ans rue de la Marzelle

NOS PARTENAIRES :
Communauté de Communes du Terrassonnais en Périgord noir-Thenon-Hautefort ; Terrasson-Lavilledieu ; Montignac ; Pazayac ; Beauregard-de-Terrasson ; Badefols d'Ans ; Condat-sur-Vézère ; La Bachellerie ; Le Lardin-Saint-Lazare  ; Saint-Rabier ; Thenon ; Peyrignac ; Cublac ; La Feuillade ; Chavagnac ; La Cassagne ; Châtres ; Coly ; Grèzes ; Aubas ; Villac ; Azerat ; Ladornac ; Tourtoirac
Conseil Départemental Dordogne