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25
Jun
2013

Une balade-découverte sur la ligne Sarlat-Condat

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Terrasson - Tourisme

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Le jeudi 4 juillet 2013, l’office de tourisme de Salignac ouvre la saison touristique et vous invite à venir arpenter une partie de l’ancienne voie ferrée entre Sarlat et Condat.

Chemin de terre, chemin de fer ! Malgré les jeux électroniques, les enfants aiment toujours le train. D’ailleurs, qui n’a pas joué au train dans son enfance ? Le 20 juillet 1857, sera ouverte la ligne Périgueux-Coutras. 3 ans plus tard suivra Périgueux-Brive. C’était le début de grands travaux qui vont permettre à notre département d’être traversé par de nombreuses voies ferrées. C’était vraiment des grands travaux, car à cette époque il n’était pas facile de construire des voies ferrées. Et ce sont des capitaux privés qui vont favoriser l’essor du rail en France. L’arrivée du chemin de fer dans notre département a non seulement freiné l’exode rural, mais a également assuré sa prospérité. La SNCF ne verra le jour qu’en 1938 pour un contrat de 45 ans. Au 1er janvier 1983, elle deviendra un EPIC (établissement public à caractère industriel). Si les locomotives à vapeur ont dominé après la dernière guerre, entre 1950 et 1960, elles seront remplacées par des motrices électriques et ce sera l’arrivée des CC, BB, 2D2… et des records de vitesse. Les autorails apparaîtront entre 1955 et 1960. Terme abusivement utilisée en référence à la fameuse micheline rouge et crème (Michelin 1935). La 3ème classe sera supprimée en 1956. Dès 1920, le rail a connu la concurrence de la route. Le déclin se fera entre 1950 et 1960 (voitures, autoroute, avion). En 1914, le réseau s’étendait sur 40000 km. En l’an 2000, moins de 30000 km !

L’effet TGV aura lieu en 1981, mais toujours au détriment des petites lignes qui auraient pu être conservées pour le fret ou le tourisme. On a beaucoup écrit sur les chemins de fer. Un peu moins sur les hommes qui ont construit et qui entretiennent des milliers de kilomètres de voies ferrées. Des hommes que l’on appelait des « gaillards » (charpentiers, tailleurs de pierre, pontonniers, forgerons…) sans oublier les « Mossieurs », les ingénieurs.

Le jeudi 4 juillet, l’office de tourisme de Salignac ouvre la saison touristique et vous invite à venir arpenter une partie de l’ancienne voie ferrée entre Sarlat et Condat. Un tracé qui passait, entre autres, par Les Ans (ancienne forge et ancien moulin) et St Geniès, devenu un parcours de chemins de meuniers ! Une balade découverte qui s’achèvera aux flambeaux et un repas du terroir.

Cette ligne a son histoire. Elle a été inaugurée le 15 octobre 1899. 3 ans plus tard, elle sera prolongée vers Gourdon dans le Lot. Cette ligne avait sa raison d’être car il existait déjà une papeterie, à Condat, qui recevait d’importants arrivages de bois pour haire de la pâte à papier. Elle a permis le développement des foires de boeufs gras et les comices agricoles. Les jours de foire, il y avait même des trains supplémentaires ! Ce train, certains l’appelaient le « TROF-TROF ». Entre Souillac et Sarlat circulait le « TRUFFADOU », le « TACOT » existait en Corrèze… Ce train a fait naître des rivalités entre communes voisines, entre Salignac et St Geniès et ça dure encore un peu, même si l’indifférence a pris le pas sur l’hostilité. Il est vrai qu’une gare aurait pu être construite à mi-chemin entre les deux communes comme cela se fait aujourd’hui pour les lignes TGV.

Toute cette histoire a été résumée avec quelques témoignages dans un recueil fort croustillant comme ce passage extrait des mémoires (1970) de l’abbé Gaillard, un saint homme « Blessure toujours ouverte, car notre député n’avait pas su ou n’avait pas pu en faire infléchir le tracé » … Et de rajouter « le pauvre homme, il aurait entre-temps était défenestré par un mari jaloux dont la femme était belle, avec des yeux violette ». Nous ne savons toujours pas comment l’abbé savait que cette femme avait de si beaux yeux, puisque l’incident eut lieu à Paris !

Après avoir rendu de bons services, la ligne a été déferrée le 9 juillet 1955. Un peu moins de 60 ans d’existence ! A partir de 1960, les biens de la SNCF furent soumis à l’adjudication (vente des traverses…). Les ponts ont été démolis et le tracé a pratiquement disparu. Bien des années après, des responsables économiques reconnaîtront que la fermeture de ces lignes, hâtive et mal évaluée, fut souvent une grave erreur d’appréciation. Elles n’auraient pas évité la désertification qui va suivre, mais elles auraient maintenu un minimum de vie économique et sociale. Avant que la mémoire s’estompe, avant qu’il ne soit trop tard, car demain il ne restera plus de témoins de cette époque, il est nécessaire de temps en temps de remonter le temps grâce aux écrits et de les raconter. Et comme le disait un vieux cheminot « Même si tout n’était pas rose, même si tout n’était pas merveilleux, c’était le bon temps ». Ce qui doit expliquer le succès des petits trains touristiques toujours aimés des petits comme des grands.

- Informations et inscriptions à l’office de tourisme de Salignac au 05.53.28.81.93

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