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23
Oct
2018

ARES : quels voisins voulons-nous ?

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Terrasson - Société

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La réunion du 12 novembre 2014 de l’ARES était la première du cycle autour des « relations de proximité ». La présence de J.M. Bouygues, ayant une expérience approfondie de la réflexion éthique, a permis de définir cette discipline, ses méthodes et son intérêt.

La notion et la pratique des relations de voisinage évoluent elles ? Les logements plus confortables et la télévision ont diminué les relations de voisinage traditionnelles. Les déménagements et donc la venue fréquente de personnes ayant un autre mode de vie, une autre approche de l’autre transforment des équilibres et des habitudes ancestrales.

Le passé était-il un éden ? Non, les relations d’aides et de proximité, peut-être plus fréquentes, s’accompagnaient de conflits, ayant parfois des origines « datant de avant l’arrière grand père…». Les limites de propriété étaient souvent conflictuelles… et l’emplacement des bornes toujours contesté dans les villages.

De plus en plus, la société « invente des clôtures ». Cette évolution se traduit dans le paysage par l’apparition de haies et murs de séparation de plus en plus hauts !

Les nouveaux moyens de déplacement et de communication, les réseaux informatiques (Facebook, internet…) permettent des rencontres éloignées ou virtuelles. Ces pratiques se substituent parfois aux rencontres de voisinage « face à face ».

Qui considérons nous comme nos mauvais voisins ? Les situations conflictuelles sont très minoritaires. « Avec un nouveau voisin, jeune… musique à fond la nuit… mon espace était bousculé… insupportable… j’étais désarmée ». Ailleurs « des parisiens ne supportaient pas le chant du coq ». Le vécu différent d’une famille, très bien acceptée lors de sa venue en Dordogne, mais qui est spoliée ensuite, harcelée par son voisinage, profitant de chaque occasion pour accaparer des lopins de terre. Leurs plaintes ne seraient pas recevables car « ils ne sont pas du pays ». Les sonneries de cloches sont maintenant un fréquent prétexte à protestations et conflits.

Plusieurs personnes parlent de leur expérience de la vie en immeuble, en particulier dans la région parisienne ; elles font part de leur exaspération devant les bruits, le manque d’intimité (« on entend tout, même ce que l’on ne veut pas entendre ») et la fatigue et l’énervement qui en résultent. Dans cette situation, que nos communautés locales ont la chance de ne pas connaître, les relations de voisinage n’existent pas ou sont réduites à un rare bonjour distrait. Des personnes sont en détresse, voire meurent, seules, sans que les colocataires le soupçonne.  Cette indifférence, cet individualisme, favorisent un climat  propice aux incivilités et à la délinquance, rendant les nuits très pénibles : la tentation de la violence en retour, pour faire cesser ce non-respect de la Loi existe, même chez les citoyens pacifiques ! Les voisins sont ici des inconnus ou des ennemis !

Les conflits de voisinage de groupes ou de collectivités sont de plus en plus fréquents : qu’il s’agisse de défendre son intérêt contre un projet porté par d’autres (« aéroport de Brive » par exemple) ou des rapports des communes entre elles (bien que l’histoire de Clochemerle soit ancienne !) dans les intercommunalités.

Qui voulons nous avoir (ou être ?) comme voisins ? La grande majorité des participants « n’ont pas de problèmes avec leurs voisins ». « Je m’entends bien avec tout le monde », « je suis assez retirée, isolée ». Quand apparaissent des petits différents, « il faut accepter », « avoir une grande tolérance », « faire au moins le minimum », « nous sommes tous du même âge dans le quartier, on s’entend tous très bien »…

Un voisinage qui ne dérange pas est le minimum désiré pour la plupart des participants.

Cette cohabitation est facilitée par des initiatives : organiser un repas de quartier, inviter les nouveaux habitants aux repas communautaires de la Mairie ou des Associations… Des voisins invitent de nouveaux voisins à un pot, une soirée, un repas de quartier… Un bon accueil n’est pas toujours payé de retour, « il n’y a pas forcément réciprocité, il ne faut pas que ce soit obligatoire ». Des voisins ne souhaitent pas nouer de relation, sans agressivité mais par désir d’isolement. « Il en est du voisinage comme de la société en général. Ici les gens ont des racines terriennes… »

« Le cas d’urbains qui quittent la ville et sa promiscuité harcelante et qui se plaignent d’isolement à la campagne ».

Pour certains l’équilibre est difficile à trouver !!!

Au-delà d’une cohabitation sans conflits, les voisins peuvent ils être une chance ? « Quand je suis tombée malade, mon voisin s’est tout de suite proposé pour me conduire quand nécessaire. Depuis je sais qu’on peut compter les uns sur les autres ». Cette phrase amène la réflexion : au delà de la cohabitation sans conflit le voisinage peut être aussi relation vraie, humanisante et partage. Les exemples sont très nombreux autour de la table de personnes visitant les voisins malades ou âgés (à domicile ou en ehpad), de bénévoles associatifs, de volontaires pour toutes sortes de missions de proximité, de personnes tissant des liens en groupe (ex : ARES !) ou individuellement, en tenant table ouverte… « Deux dames isolées et veuves qui tous les soirs et tous les matins, depuis des décennies, ont un code pour signaler par des sonneries de téléphone que tout va bien ».

Les conditions de voisinage sont elles meilleures en milieu rural ? Une ex parisienne : « les gens ne se rendent pas toujours compte de la chance qu’ils ont de vivre ici, avec toutes les Associations et activités proposées… ». Les relations familiales sont plus fréquentes et multi générationnelles. Outre les solidarités familiales, cette situation augmente les occurrences de relations amicales (plus on a de membres de la famille proches, plus on a d’amis). Il est rapporté une étude (PAQUID) : en milieu rural 14% des malades atteint d’Alzheimer vivent en ehpad contre 40% en milieu citadin.

Le voisinage bon est une façon de vivre agréable et positive pour la communauté. Pourquoi y a-t-il des refus, des conflits ?  Quelles pistes de réflexion éthique ?

Pourquoi ? Il existe une « culture du voisinage » très variable d’une région à l’autre. « Dans le Nord, les gens vous accueillent dans leur maison, vous font rentrer beaucoup plus vite et facilement qu’en Dordogne ». Le périmètre d’intimité, « l’espace vital privé » nécessaire et à protéger, est plus ou moins large selon les traditions familiales ou les individus. « Certains ont peur d’une présence trop envahissante. Attention à l’intrusion !».

Cette juste distance à trouver et respecter, est aussi conditionnée par l’urbanisme et l’architecture. Des cloisons « fines et non insonorisées », « un nouveau lotissement, au milieu du village », de jeunes voisins aimant la musique forte (et nocturne)… ne facilitent pas les relations de bon voisinage !

Dans toutes les situations la tolérance est une qualité indispensable (2 définitions de « tolérance » : attitude de quelqu’un qui admet chez les autres des manières de penser et de vivre différentes des siennes propres ; autre déf : latitude laissée à quelqu’un d’aller contre une loi, un règlement) ; « il a fallu beaucoup supporté », « j’ai été à la limite du tolérable avant de réagir ».

Les relations peuvent être conflictuelles, sans solution, et nécessiter un recours à la loi : police municipale ou nationale, justice… Ce recours, après avoir tout tenté est parfois l’ultime possibilité. Va-t-on vers une société à l’américaine où le judiciaire absorbe 2,5% du p.i.b?

Préventivement ou avant le recours à la justice existent les médiateurs : médiateurs proprement dit ou élu, autorité morale, professionnel… qui « règlent les conflits, les préviens, créent du lien ». Ce recours peut être très efficace et aboutir à une solution où les deux parties trouvent leur compte. Mais, un préalable indispensable est qu’elles « montrent de la bonne volonté ». Pour assurer son intimité et le respect de l’autre « il faut des limites et des compromis ».

« Aller vers l’autre », « faire un effort pour entrer en relation » sont des pistes éthiques et citoyennes proposées.

Qui sont nos voisins dans l’isolement ? Plusieurs pistes sont proposées :

*Destruction de la structure familiale (mères célibataires, veuvage…)

*Marginalisation de ceux qui n’ont pas les moyens de consommer

*Repli sur soi par peur de perdre le peu que l’on a, en particulier personnes vulnérables, âgées…

*Plus on est seul, plus on a peur de l’autre (en particulier handicapés, malades, invalides…)

*Honte de montrer un appartement misérable

*Recul du service public


Là où il y a de la haine, que je mette l’amour.

Là où il y a l’offense que je mette le pardon.

Là où il y a la discorde, que je mette l’union.

Là où il y a l’erreur, que je mette la vérité.

Là où il y a le doute que je mette la foi.

Là où il y a le désespoir, que je mette l’espérance.

Là où il y a les ténèbres, que je mette votre lumière.

Là où il y a la tristesse que je mette la joie.


Prochaines rencontres : Janvier : « Affaire Kerviel : que dit elle de nous et de la société » avec Nathalie Geneste (économiste, universitaire) ; Février : « Scolarisation » avec M. De Oliveira (psychologue) ; Mars : « Personnes isolées en Périgord » avec J.L. Favard ; Avril : Tillinac

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