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Mise à jour le Mardi, 02 Février 2016 00:02 Écrit par Alain RASSAT
Lors de ses voeux, le maire de Peyrignac (24) n'a pas hésité à faire part de ses inquiétudes sur le devenir de l'école en milieu rural. Le vendredi 29 janvier 2016, devant une salle presque comble, Serge Pedenon a dressé le bilan et a fait part de ses projets. Il exprime ses convictions au sujet de la communauté de communes où les transferts de compétences favorisent, selon lui, les zones urbaines, du renouvellement du RPI (regroupement pédagogique intercommunal) pour lequel il a demandé une réunion d'urgence avec l'inspection primaire de Sarlat, au sujet des dotations de l'Etat qui baissent et pénalisent le secteur du bâtiment local, du nouveau calcul des papeteries de Condat qui ne reverse plus rien à la commune, et du mariage des communes, où des discussions sont en cours avec Saint-Rabier et Châtres. Mais rassurez-vous, "on ne va pas déplacer ni l'église, ni le cimetière" dit-il avec humour...
Dans son discours (à lire ci-dessous), il commence par remercier "toutes les forces vives qui font vivre la commune"où chacun apporte quelque chose à la qualité de vie . Parmi les inquiétudes, l'entretien des nombreux bâtiments communaux coûte cher à la commune, mais il ressort que les comptes restent positifs après "des dépenses stabilisées".
Un extrait à voir en vidéo :
http://youtu.be/SyRD7daw6_k
Le discours écrit du maire de Peyrignac, Serge Pedenon, le 29 janvier 2016 :
"Pour cette dernière cérémonie des voeux du secteur comme d'habitude, nous sommes heureux d'accueillir ce soir, pour ce moment de convivialité, Francine Bourra, conseillère départementale et Dominique Bousquet, président de la communauté de communes et conseiller départemental, le capitaine Soula, responsable de la brigade de gendarmerie de Terrasson, ses collègues du Lardin et de la brigade autoroutière, les maires et élus des communes voisines, le lieutenant Laport , responsable du service d’incendie et de secours du Lardin, mes collègues du conseil municipal, les entreprises, les commerçants et les artisans locaux avec lesquels nous avons l'habitude de travailler, les présidents des associations de la commune, et bien sûr les habitants de Peyrignac qui se pressent dans cette salle des fêtes, et notamment les nouveaux, et ils sont nombreux comme chaque année.
En premier lieu, à vous tous et à vos proches, je vous souhaite tout simplement une bonne année, et pour l'essentiel, la meilleure santé possible et la meilleure qualité de vie personnelle et familiale qui puisse être en 2016. Je voudrais également et surtout souhaiter pour notre pays que la volonté de bien vivre ensemble, que la solidarité, l'entraide et le respect de l'autre, constituent des fils conducteurs dans nos relations personnelles et collectives. C'est tout simplement l'application pratique des principes républicains : « Liberté, égalité, fraternité ». Les attentats de janvier et novembre 2015 perpétrés par des fanatiques prétendument religieux ont endeuillé notre pays comme si une religion, quelle qu'elle soit, pouvait véhiculer ce type de messages haineux au point de donner la mort à des innocents pour lesquels nous avons une pensée émue en cet instant et dont le seul tort était de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Il est bien évident que cette valeur fondamentale qu'est la laïcité devrait constituer le quatrième pilier de nos valeurs républicaines et que le respect par tous de ce principe est le plus sûr moyen de mettre un terme à tout ce que le religieux peut avoir de néfaste quand il s'exerce dans la sphère publique surtout lorsqu'il est pratiqué par des illuminés engagés dans une voie sans issue et qui sont capables de commettre les actes les plus abominables.
En cette cérémonie de voeux, mes premières pensées et ma reconnaissance vont, en bloc et sans distinction, au personnel communal en souhaitant tout particulièrement un prompt rétablissement à Fanny. Celle-ci constitue un rouage essentiel parmi le personnel puisqu'elle assure une grande variété de tâches mais je voudrais mettre en évidence le rôle qu'elle joue à la garderie et au niveau des activités périscolaires. En effet, la modeste garderie qu'elle anime vient de recevoir l'agrément des services de la Jeunesse et des Sports et de la CAF, aprés beaucoup de formalités et de paperasses, dont s'est occupée Christine, ce qui permet à cette structure d'être labellisée « centre de loisirs sans hébergement » (CLSH). Même si l'argent n'est pas notre préoccupation première, comme vous le savez, le principal avantage de ce label est de percevoir avec effet rétroactif à la rentrée scolaire de 2014, 50 euros environ par élève de la CAF en plus de l'aumône que nous fait l'Etat, ce qui nous permet d'ores et déjà d'arriver à environ 100 euros par enfant dans le cadre des TAPs.
Autre entité communale incontournable que je veux ici remercier pour la qualité du travail accompli et l'ambiance positive et constructive qui y règne, c'est, vous l'avez compris, le conseil municipal. Bien sûr que l'on y discute, c'est sa raison d'être et chacun peut y donner librement son avis mais, en principe, de la discussion jaillit la lumière et le bon sens et l'intérêt de la commune l'emportent toujours. Chacun a bien compris qu'il y avait des contraintes financières liées entre autres à la baisse des dotations dont je reparlerai et qu'il faut donc reéchelonner dans le temps nos investissements, voire surveiller nos dépenses de fonctionnement comme ça se passe un peu partout .
Une cérémonie de voeux, c'est l'occasion de mettre plus particulièrement en évidence toutes les forces vives qui animent et font vivre la commune. Elles constituent des repères et des points d'ancrage pour ceux qui veulent bien s'investir dans la vie locale et les associations communales sont demandeuses. Elles sont au nombre de dix et, en nombre d'adhérents, c'est l'équivalent de la population de la commune, c'est-à-dire environ 600 membres dont les 2/3 regroupés au sein de trois associations : l'Amicale laïque , le club des Aînés et le handball, en sachant toutefois que certains sont membres de plusieurs associations mais cela suffit à situer la richesse de la vie associative locale. Je n'insisterai pas sur les associations phares de la commune dont j'ai maintes fois fait les éloges tant elles sont incontournables, je veux parler du club des Aïnés, de l'Amicale laïque et du Comité des Fêtes que tout le monde connaît et qui contribuent à faire la renommée de la commune et à créer ce lien social dont nous avons tant besoin.
Je n'oublierai pas non plus le club de hand qui a ses racines sur la commune et diffuse sur tout le Terrassonnais et le Montignacois, l'aéromodélisme, l'amicale de chasse, le club de quad, l'association « Une nouvelle vie » qui héberge des animaux maltraités et fait office de refuge pour le gardiennage des animaux de compagnie. Elles rassemblent toutes des passionnés dans leurs domaines respectifs et poursuivent leur bonhomme de chemin sans histoire. Je voudrais plus particulièrement cette année mettre en exergue les trois dernières associations et activités crées sur la commune en 2015 et qui ne sont pas les moins actives et gagnent donc à être mieux connues. Je veux citer en premier lieu la bibliothèque communale récemment remise sur les rails. Cette structure ne fonctionne pas à proprement parler sous la forme d'une association mais elle offre des services culturels variés autour de la lecture et des activités annexes : dictées et conférences. Merci donc à Brigitte, Annie et Emilie pour leur dévouement. Je mettrai également en lumière la nouvelle association de parents d'élèves qui a, entre autres, un projet intéressant et intelligent d'aide aux devoirs en lien avec la garderie et d'autres associations. Enfin, la dernière association créée en vue de mise en valeur du patrimoine intitulée : « Pierres et Chemins ». Elle est présidée par Christine Spindler et s'est fixée un cap intéressant, consistant à réaliser un projet par an de mise en valeur du patrimoine. Elle est née à la suite des réunions de quartiers organisées pour répondre à une demande de certains habitants qui ont souhaité se plonger dans l'histoire et les traditions de la commune et ainsi redonner vie à son patrimoine. Cela tombait bien car lors de l'élaboration de notre programme électoral en 2014 nous avions envisagé de copier sur ce qui se faisait à Beauregard avec l'agenda 21 et nous avions intégré nombre d'opérations s'articulant autour de cette thématique patrimoniale. Nous avons pensé que, par le biais associatif, en associant la population, nous pouvions faire d'une pierre deux coups et obtenir le même résultat. L'association s'est donc créée et c'est comme cela qu'en 2015 elle a retrouvé et mis en valeur la célèbre « fontaine des bardes » enfouie dans un maquis inextricable. Par la même occasion, le chemin creux conduisant à cette fontaine où «Assurancetourix », le barde, venait chanter au début de notre ère a été nettoyé.
Parmi les services et activités qui nous tiennent à coeur, je n'oublierai pas notre regroupement pédagogique et celles qui le font vivre, c'est à dire nos trois enseignantes. Elles assurent toutes les trois leurs missions pour le mieux et font honneur à leur métier. Tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes si l'inspection académique et l'Union des maires qui est supposée nous accompagner et nous défendre n'avaient pas signé une convention que j'estime fort regrettable pour appeler à la recomposition des RPI. Il n'en fallait pas plus pour que les bruits les plus fantaisistes de rapprochements de RPI circulent. Comme chacun sait qu'il n'y a pas de fumée sans feu et même avec des effectifs en hausse, puisque nous sommes à 69 élèves pour trois classes, on est toujours inquiets, surtout lorsque l'on a complètement fait restaurer nos classes tant à Châtres qu'à Peyrignac. C'est un nouveau problème dont nous reparlerons inévitablement tôt ou tard et le fait qu'il concerne toute l'organisation scolaire du territoire départemental ne nous met pas à l'abri, même si nos effectifs nous incitent à l'optimisme.
La qualité de vie à Peyrignac, c’est aussi et surtout l'animation autour de nos commerces locaux de centre bourg qui nous permettent de trouver l'essentiel de ce dont nous avons besoin sans nous déplacer et ça n'a pas de prix. Je vous recommande à nouveau l'alimentation générale / Tabac / Poste tenue par Laetitia, la boulangerie avec le « pain de Peyrignac » connu de fort loin, le restaurant / Bar « le Taravelou » dont la renommée ne faiblit pas bien au contraire, tout comme celle de son collègue Le Marquee dans la vallée. Je citerai également les ambulances AJC dont les nouveaux exploitants gagnent à être connus, même si leur fréquentation n'est pas forcément signe de bonne santé. Dans le même registre, on a une grande variété dans le domaine de l'artisanat autour des métiers du bâtiment et je vous les conseille également. Et enfin, dans un registre agricole, « le GAEC des coteaux » avec leurs milliers de moutons et de poules labellisés que l'on ne présente plus et que la crise aviaire a épargné. Comme chaque année, je vous incite à les faire tous travailler autant que vous le pouvez, et dites vous bien que de prendre la voiture pour aller à Terrasson ou à Thenon, cela a un coût, d'autant que l'on trouve à peu prés tout sur place à des prix parfois plus attractifs qu'à la ville, certains l'ont constaté.
Après avoir parlé des forces vives de la commune et de ceux qui la font vivre, une cérémonie des voeux est un exercice imposé qui consiste à retracer ce qui s'est fait dans l'année qui s'est terminée et d'essayer de tirer des plans sur la comète pour l'année en cours. Je n'y dérogerai donc pas. Après une année 2014 très chargée avec l'aménagement du bas du bourg et de la place de La Bonnelle, et l'engagement d'environ 300.000 €, ainsi que l'achat d'un bus scolaire pour 60.000 €, nous avons réduit la voilure en 2015. En début d'année 2015, la dernière facture du bas du bourg de 92.000 € a été réglée à l'entreprise Lagarde et Laronze qui nous a fait, comme d'habitude, du bon boulot. Puis, dans la foulée, il a dû être engagé le type de dépenses annuelles incontournables. Je veux parler de l'entretien régulier de la voirie et avec nos 21 kms, il est préférable d'en faire un peu tous les ans pour ne pas être submergé. C'est ce que l'on a fait en 2015 avec 25.000 € sur les voies les plus abîmées.
Deuxième chantier réalisé aprés l'acquisition du local technique/garage en centre bourg pour 55 000 €, nous avons fait rénover la façade et réaliser la chape par Daniel Rouland pour prés de 15.000 € et remplacer les menuiseries extérieures pour un peu plus de 7.000 € par la SARL Rouland, ce qui permet de quasiment parachever cette opération bien utile.
Le dernier chapitre qui nous coûte beaucoup sur la commune, c'est l'entretien de nos nombreux bâtiments communaux administratifs, scolaires, religieux, associatifs, sportifs avec le gymnase, ou locatifs à savoir les six logements et les trois commerces : le multiple rural, le camping et les ambulances sans oublier quelques dépendances et lieux de stockage. Pour l'avenir, quelques travaux vont été entrepris en 2016 comme la restauration des vitraux de l'église avec le soutien financier du Crédit agricole. S'y ajoute l'opération d'enfouissement des réseaux électriques, de télécommunication et d'éclairage public, dans le lotissement de la Chapoulie avec la bénédiction de Lionel Armaghanian qui a appuyé cette opération aidée par le SDE et pour laquelle la commune dépensera de l'ordre de 15.000 €. La toile d'araignée tout à fait inesthétique dans le périmètre du château va donc disparaître et avec elle quasiment le dernier réseau à ciel ouvert dans le centre bourg puisqu'il ne restera plus que le secteur, à la lisière du bourg, entre la boulangerie et le village de la Bonnelle. Il est également prévu de cacher la verrue existant en bas du cimetière et qui comprend le talus en friche et, en dessous de ce talus, côte à côte, une quinzaine de poubelles assez disgracieuses, surtout le week end quand elles sont pleines. Le marché a été donné à l'entreprise Vaubois d'Ajat pour prés de 7.000 €, avec la perspective de procéder au paillage du talus et à la plantation d'arbres d'ornement pour égayer cet espace. Nous avions également prévu un bardage et une haie arbustive pour cacher les poubelles mais cette partie du marché sera différée dés lors que nous avons changé de prestataire pour la collecte des ordures ménagères et qu'il est possible que nous ayons tôt ou tard des bennes enterrées, ce qui change la donne, et se justifie pleinement dés lors que toutes ces poubelles sont regroupées en un même lieu.
En 2016, l'immeuble occupé par les ambulances AJC devrait normalement être enfin cédées par les ASF à la commune, et j'ai eu une bonne nouvelle cette semaine, avec un courrier du sénateur Bérit-Débat m'annonçant une participation fort intéressante au titre de la réserve parlementaire dont je souhaite la disparition en raison de ses modalités d'attribution, mais seulement après que cet apport nous soit versé ! D'autres chantiers sont à l'étude mais tributaires de nos liquidités quant à la date de réalisation et en cette période de l'année, on n'y voit pas encore très clair quant à ce que seront précisément nos moyens en 2016. Sur la commune, nous avons réalisé ces dernières années l'essentiel des investissements importants nécessaires en des périodes fastes ou l'on obtenait entre 60 et 70% de subventions. Nous avons eu du flair car ces temps sont révolus et je doute fort qu'ils reviennent.
Tout ceci serait pour le mieux dans le meilleur des mondes si nous n'avions pas quelques sujets d'inquiétude pour l'avenir. Lors de ses voeux, un maire du secteur nous a dit qu'il était un maire heureux, oui ça existe, mais moi je vous dirai que je suis un maire plutôt « inquiet » et je m'explique : je vous ai parlé des turbulences qui secouent depuis quelques années le monde de l'éducation nationale où l'on a introduit assez bizarrement les notions de rentabilité. Cette dérive mercantile est inquiétante quand on parle de la formation de notre jeunesse. Je ne m'y étendrai pas outre mesure car c'est peine perdue, mais nous aimerions quand même savoir à quelle sauce nous allons être mangé, et j'ai demandé en urgence une réunion avec l'inspection primaire de Sarlat, pour que l'on mette enfin cartes sur table, au moins pour savoir si tous les bruits qui circulent sont fondés ou non.
Dans un autre registre, on parle beaucoup depuis deux ans des coupes sombres opérées par l'Etat dans les dotations octroyées aux communes et qui sont souvent la contrepartie des tâches assurées par les collectivités locales pour le compte de l'Etat. Loin de nous l'idée de refuser de participer à l'effort de redressement des finances publiques et à la réduction des déficits et de la dette de la nation alors que nous y participons à titre individuel, mais la pilule est difficile et lourde à digérer et surtout contre productive. En effet, il ne faut jamais oublier que 70 % de l'investissement public émane des collectivités locales et qu'en asséchant les excédents de fonctionnement, on assèche les facultés d'investissement de ces mêmes collectivités. La conséquence est que tout naturellement la commande publique se tarit aussi sûrement que nos cours d'eau en période de sécheresse. Un élève de CM2 le comprend mais pas forcément les énarques qui nous gouvernent, même si on leur explique qu'en réduisant la commande publique, les entreprises, notamment celles du bâtiment et des TP, tournent au ralenti, et parfois licencient, et que ce n'est donc pas de cette façon que l'on va inverser la courbe du chômage. La conclusion est qu'il vaudrait infiniment mieux permettre aux collectivités d'avoir la trésorerie pour investir et remplir les carnets de commande plutôt que de donner des milliards aux entreprises au titre du CICE sans contrepartie sur l'emploi.
Pour ce qui nous concerne, hors fiscalité, nos recettes ont diminué de près de 20.000 € en 2015 : 7.500 € au titre de la DGF d'Etat, 5.700 € non perçus au titre de la zone des Chasselines et qui ont été reversés à la communauté de communes, et 4.500 € au titre du Fonds de compensation de la TP qui provenait, avant, des papeteries de Condat. Cette dotation a disparu en 2015 des radars pour nous. Il faut savoir qu'elle était calculé précédemment en tenant compte du nombre de salariés des Papeteries qui étaient domiciliés sur la commune. Or, les règles de distribution ont changé, et c'est désormais en fonction de « l'effort fiscal » de la commune, et nous n'y avons plus droit car nos taux communaux de fiscalité sont trop bas. C'est l'application du principe « aides toi , le ciel t'aidera ».
Nous savons que notre fiscalité et notamment les deux taxes sur les ménages sont parmi les plus faibles du secteur et bien en dessous des moyennes départementales et nationales à telle enseigne que même les plus anciens ne se souviennent pas qu'elles aient été augmentées. Combien de temps ça va durer, je ne saurais vous le dire. Malgré cela, on a réussi à maintenir nos recettes de fonctionnement grâce à une progression d'environ 5% de la taxe d'habitation et du Foncier bâti en raison uniquement de l'apport des constructions nouvelles. Dans le même temps, à force d'économies, nos dépenses ont pu être stabilisées au niveau de 2014 et donc, surprise, notre excédent de fonctionnement est du même ordre que l'année précédente mais, après avoir représenté 20 % de notre budget de fonctionnement en 2012, il ne représente qu'un peu moins de 15% en 2015 malgré les efforts de gestion mis en oeuvre, et je crains qu'à l'horizon 2020, la source ne soit tarie même si, comme aurait pu le dire La Palisse, les prévisions sont difficiles surtout lorsqu'elles concernent l'avenir. Alors , vous comprendrez que je ne sois pas encore prêt à entendre le message qui nous suggère de baisser nos taux d'imposition communaux à hauteur des compétences transférées à la communauté de communes surtout lorsque lesdits transferts profitent guère à nos communes rurales.
A propos de la communauté de communes, précisément, dont on vous en parlera dans un instant, je voudrais seulement que l'on comprenne que cette communauté de 24.000 habitants est urbaine, pour le quart de sa population, c'est-à-dire environ 6.000 habitants, et rurale pour les trois quarts restant. Je me limiterai donc à demander, en cette période de voeux, où l'on fait plus qu'en d'autres périodes des promesses, que ces trois quarts de population soient plus impactés qu'ils ne le sont actuellement par les transferts de compétences qui ont, pour parler clair, surtout bénéficié à la zone urbaine. J'ai compris que l'on envisageait de prendre d'autres directions, j'en prends acte, mais comme diraient nos amis anglais « wait and see ». J'en terminerai avec la problématique qui nous a beaucoup occupé en cette fin d'année 2015, comme d'autres d'ailleurs, je veux parler des fusions de communes. En effet, le législateur souhaite que le nombre de communes de France : 36.000 environ (c'est-à-dire autant que dans l'ensemble des autres pays de la communauté européenne) soit réduit, d'autant qu'il y en a le quart qui ont moins de 100 habitants .
Bizarrement, on trouve normal en France de porter le nombre de régions à treize, de diviser par deux le nombre de cantons, de réduire fortement, en Dordogne comme ailleurs, le nombre de communautés de communes et les mêmes qui critiquent le millefeuille territorial pourtant fortement amaigri et qui nous serinent qu'il y a trop d'élus et de fonctionnaires territoriaux, sont vent debout contre la réduction du nombre de communes. Alors, là, je ne comprends plus où se situe la logique et si je peux admettre que l'on souhaite conserver sa commune dés lors qu'elle dépasse un certain nombre d'habitants, je m'interroge encore sur le point de savoir quel est l'intérêt, à part l'aspect sentimental, de laisser subsister des communes autour de 100 habitants. Je me dis que les conseils municipaux doivent bien s'ennuyer pour meubler leurs réunions et je pense que ces communes auront de plus en plus de mal à trouver à l'avenir d'habitants intéressés par la fonction d'autant que les inévitables transferts de compétences vers les communautés de communes vont faire de plus en plus de nos communes des coquilles vides.
Bref, pour notre part, avec Saint-Rabier et Châtres, nous avons eu des discussions qui n'ont pas abouti pour l'instant pour des motifs divers, même si avec Châtres, nous avons des relations privilégiées que nous entendons conserver. Pourtant, on a retrouvé d'un côté ou de l'autre, dans les vieux registres d'apès 1790, des délibérations favorables à la fusion, mais le problème, c'est que nous ne sommes jamais d'accord ensemble au même moment pour nous marier et comme il n'y a pas de mariage à effet différé, ça échoue à chaque fois. Je ne désespère pas mais je ne critique pas car si j'étais de Châtres, j'aurais peut-être eu le même point de vue dès lors que l'on est commune déléguée, comme c'était le cas de Châtres, on doit avoir peur du vide. Certes, dans les communes fusionnées, la vie associative subsiste dans chaque ex-commune de même que chaque conseil jusqu'en 2020. On n'aurait pas non plus déplacé ni l'église, ni le cimetière, mais il n'y a plus qu'un seul nom et qu'un seul budget. Je n'insisterai pas sur les attraits financiers comme le maintien de la DGF, même si ce n'est pas négligeable par les temps qui courent, outre certains autres avantages sur lesquels je ne m'étendrait pas. Dans ce domaine comme dans d'autres, quand on se marie pour de l'argent, ça marche rarement. Au final, entre nous et Châtres, on restera donc encore pacsés. Avec Saint-Rabier, il nous reste à mieux nous connaître avant d'envisager de convoler en justes noces.
Si je suis inquiet pour tous les motifs que je viens de vous énoncer, je vais quand même, pour conclure, vous délivrer le message d'un optimiste en vous disant que, « certes le pire est toujours possible » (et on l'a vu en 2015), « mais comme on ne peut pas exclure le meilleur pour 2016, il est donc encore permis d'espérer » et donc, sur ces bases, je vous souhaite à nouveau tout simplement une bonne et heureuse année à vous tous et à votre entourage".
Serge Pedenon, maire de Peyrignac (24)
Le 29 janvier 2016.
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