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08
Avr
2018

Abeilles : les apiculteurs en état d'urgence

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Montignac - Société

(8 votes, moyenne 5.00 sur 5)

Depuis plusieurs mois, les apiculteurs enregistrent une hécatombe chez les abeilles du Périgord noir. C'est le cas à Bars à 10 km seulement de Lascaux à vol d'oiseau, mais le phénomène s'étend à toute la Dordogne. Un apiculteur vient de voir ses deux dernières ruches mourir en mars, il en avait 17, il y a encore un an. Un recensement des ruches mortes est en cours en ce printemps 2018. On peut contacter Gilles bouny au 06.41.68.16.75.

Ce recensement pourrait confirmer que la situation est catastrophique. C'est la biodiversité qui est directement touchée avec l'extinction des pollinisateurs si essentiels que sont les abeilles. Elles ne sont pas seules touchées, les populations d'oiseaux se sont réduites d'un tiers en 15 ans. Les conséquences de ce phénomène encore mal évaluées pourraient même poser à court terme un vrai problème de santé publique. Alors que l'alarme a été lancée il y a déjà quelques années, de nombreux élus cèdent encore aux enjeux économiques du lobbying et le barrage aux néonicotinoïdes utilisés dans l'agriculture ne sera effectif qu'au 1er septembre 2018. Mais n'est-il pas déjà trop tard ? L'heure est grave, lorsqu'on assiste, dans d'autres régions, à une multiplication des vols de ruches vivantes.

Vidéo Témoignage :

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Pourquoi les ruches disparaissent ? Selon les apiculteurs, si la majorité des abeilles ne reviennent plus à leur ruche, c'est sans doute en raison des perturbateurs endocriniens liés aux pesticides. Le peu d'abeilles qui reste alors ne suffit pas pour garantir leur survie en hiver où elles meurent de froid.

Outre la difficulté d'obtenir une vraie prise de conscience de l'opinion, les apiculteurs sont souvent confrontés à une accusation de leur savoir-faire comme si le problème venait d'eux alors qu'il est tellement massif qu'à l'évidence il met en cause les pratiques agricoles. Le recensement des ruches qui se sont éteintes en ce début d'année 2018 pourrait venir confirmer cet état de fait.

Un appel est lancé à tous les collecteurs de ruches pour qu'ils collaborent à ce recensement dont on peut espérer qu'il obtienne enfin une réaction efficace des pouvoirs publics.  

Un comité de soutien aux abeilles vient de se composer de 135 sénateurs et députés. Ils veulent une application plus stricte de l'interdiction d'utilisation des néonicotinoïdes et défendre la filière dont la production est en nette baisse. Des alternatives existent et une meilleure traçabilité des miels est demandée. En France, la production de miel est en baisse. Elle a été divisée par trois en 11 ans. Du coup dans le même temps les importations auraient augmenté d'autant (venant de Chine, d’Ukraine, d’Argentine, de Hongrie, d’Espagne, d’Italie).

Le rôle des abeilles est pourtant incontestable. Notre environnement ne serait pas le même sans le rôle pollinisateur des abeilles. Notre alimentation aussi en dépend. Selon le comité, "l’apiculture en France représente 133 millions d’euros de chiffre d’affaires, près de 100 000 emplois concernés et environ 3 milliards d’euros engendrés par l’action pollinisatrice des abeilles". En 10 ans, 15 000 apiculteurs ont cessé leur activité".

Intoxications et menaces sur les ruchers en Dordogne. Un communiqué du GDSA (Groupement de défense sanitaire apicole) de la Dordogne du 14 mars 2018 :

Le GDSA24 a décidé de mettre en place un recensement de ruches mortes suite à des témoignages d'apiculteurs déplorant de fortes mortalités. Sur ce sujet, les services de l'Etat ont été interpellés. Le GDSA24 n'hésite pas à participer aux manifestations locales comme la « Journée de l'Arbre » du dimanche 11 mars, à Montignac (photo), afin d'aller au devant des collègues apiculteurs et de continuer le recensement des mortalités de ruche.

Les premiers résultats de cette enquête font apparaître des mortalités très importantes, pouvant atteindre des seuils de 50 à 90, voire 100% dans certains ruchers. Le nombre d'apiculteurs impactés est également très important et préoccupant à ce jour. Les premiers dégâts se chiffrent par centaines de ruches mortes.

L'enquête venant de commencer, il semble déjà que certaines zones soient plus touchées, comme l'Est du département et certains secteurs autour de Périgueux. Mais il faut attendre encore les résultats définitifs.

Aujourd'hui, le GDSA24 veille sur les premiers résultats des analyses effectuées par la DDCSPP sur des ruches impactées en ce début de l'année. Ils devraient arriver ces jours-ci. Un premier diagnostic laisse clairement apparaître des désertifications massives de ruches par les abeilles.

Une intoxication aux pesticides de type «néonicotinoïdes» (graines enrobées) est largement soupçonnée. Ces pesticides, bien connus des apiculteurs, sont des neuro-toxiques qui détériorent le sens de l''orientation des abeilles, qui une fois sorties de la ruche, ne peuvent la retrouver, se perdent et meurent loin de la ruche, donc pas de traces.

Ces pesticides de type néonicotinoïdes, sont des perturbateurs endocriniens et leurs effets neuro toxiques ne sont pas neutres sur la santé humaine. Il en va donc également de la santé publique.

Vu le contexte sanitaire préoccupant, le GDSA24 souhaite vivement inviter les forces syndicales et organisationnelles apicoles du département à se réunir en toute urgence. La notion de protection de l'abeille chère à tous est menacée. Nous devons nous unir pour que l'abeille perdure en Périgord.

Le GDSA24 interpelle tous les apiculteurs de la Dordogne qui ont subi des pertes à se manifester en appelant le 06.41.68.16.75. Une aide dans le diagnostic et un soutien entre confrères sont nécessaires. G.B.

Article du 24 février 2018. Les faits sont là : "sur 20 ruches, j'en ai perdu dix" ; "sur dix ruches, j'en ai perdu sept" ; "sur cinq il m'en reste une et demie"... Le constat se ressemble beaucoup pour la douzaine d'apiculteurs amateurs réunis autour de la table à La Chapelle Aubareil. Ils viennent de Bars, Brouchaud, Fossemagne, Montignac... Pour l'un d'eux, ses propres ruches sont situées à 500 mètres seulement d'un champ qui fait la rotation blé-maïs-colza. La situation classée "aigüe" dans un constat officiel, est en fait "vraiment grave" selon l'initiateur de cette réunion des organisations apicoles de la Dordogne à La-Chapelle-Aubareil, le 24 février 2018.

"Quand je suis arrivé à la ruche et que j'ai frappé un coup, il n'y avait pas un bruit. J'ai donc compris tout de suite. La première fois, j'ai pleuré. Cette fois-ci, je suis resté froid, comme paralysé". Un autre ajoute : "oui, cela fait comme dans un cimetière".

Mais que peuvent faire réellement ces biens tristes passionnés d'abeilles dans nos vallées périgourdines ?  Alerter l'opinion publique, manifester, demander une indemnisation ? Des idées toutes simples sont déjà évoquées comme proposer à des villages d'installer et d'entretenir deux ou trois ruches, ou encore conclure un partenariat avec les agriculteurs bio, ou sensibiliser les élèves de lycées agricoles avec une participation aux ruchers école, etc. Le collectif périgourdin étudie aussi la possibilité d'un travail collectif avec les organisations apicoles sur le recensement des intoxications, et l'élaboration d'une cellule de veille.

"Depuis trois années nous subissons des intoxications sur nos cheptels. Dès le début nous avons alerté la DDCSPP pour les informer et demander des analyses. Cette année, nous constatons des pertes de 50 voire 90% sur des ruchers, compromettant pour bon nombre d'entre nous la récolte 2018. Depuis 2015, nous avons enquêté auprès de nos voisins agriculteurs et des vendeurs de semences agricoles (coopératives). Le constat est clair. Le déploiement des semences enrobées aux pesticides néonicotinoïdes est quasi général. Nous pouvons étayer nos dires. Devant l'ampleur et l'importance de ces pertes sur le département, il nous semble urgent que les organisations apicoles se réunissent afin d'évaluer la situation et interpeller d'une seule voix les instances compétentes. Ensemble, nous serons plus forts. La défense, la protection et la promotion de l'abeille sont les principes fondateurs de nos différentes associations apicoles. Nous devons avertir nos concitoyens. La toxicité et le déploiement de ces pesticides peuvent devenir un problème de santé publique. En laissant faire ces dégradations environnementales sans réagir nous cautionnons ces pratiques non-respectueuses de la faune et de la flore. Nous ne pourrons plus dire que nous ne savions pas et nous en serons aussi responsables. Il est urgent de réagir dans l'intérêt de tout le monde, apiculteurs, monde agricole et concitoyens". A.R.

Commentaires   

 
0 #4 amourette 04-04-2018 12:11
6 ruches en novembre 0 en mars j'
essaie encore cette année mais ce sera le dernier essai j 'ai des ruches depuis 40 ans
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+1 #3 Jacques FABRY 01-04-2018 05:28
Bien que douloureuse, arrêter est une sage décision, "A l'impossible nul n'est tenu".
Comparaison avec le sort des canaris: Les aviculteurs, les ornithologues, les associations en faveurs des oiseaux, et autres spécialistes, très compétents pour offrir à leurs protégés un environnement sans pesticides, sain, une meilleure génétique, une meilleure alimentation, un traitement des parasites plus performant, une lutte contre les prédateurs plus efficace,... deviennent inopérants dès lors que le canari, sentinelle de la qualité de l'air du fond des mines présente des difficultés respiratoires. Dans ce cas seul le technicien capable de restaurer un air de la mine respirable pourra être utile pour les canaris, les rats, les chevaux et les hommes qui s'y trouvent, même s'il n'a jamais élevé un seul canari de sa vie.
Les abeilles sont actuellement les fusibles du climat.
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+1 #2 jp kotarski et thoma 31-03-2018 06:49
12 ruches chaqu'un en decembre 3 ruches a 2 debut mars .donc nous arretons .ce n'est pas la peine de continuer pour voir le travail de 10ans reduit a néant .c'est a en pleurer. jean paul kotarski.
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+2 #1 Jacques FABRY 16-03-2018 07:38
Et ça va encore empirer!...
car les abeilles ne sont pas désorientées sur le seul retour à la ruche mais aussi sur le trajet ALLER.
et en tous lieux, même en ville, même en bio.
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