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14
Nov
2018

Le discours du maire de Terrasson pour le 11 novembre

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Terrasson - Infos

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Intervention de M. Pierre Delmon, maire de Terrasson-Lavilledieu, à l’occasion du centième anniversaire de l’armistice de Rethondes, le dimanche 11 novembre 2018 :

"Mesdames, Messieurs, Chers amis. Il y a cent ans, s’achevait le premier conflit mondial. Il y a cent ans, le 11 novembre 1918, dans la clairière de Rethondes, les plénipotentiaires allemands acceptaient les conditions de la France et de ses alliés. La Grande Guerre, comme on l’appellera plus tard, s’achevait sur un terrible bilan. La guerre a fait, en Europe, plus de 8 millions de morts et 6 millions d’invalides. 8 millions d'enfants sont orphelins. En France, 10 % de la population active masculine a été tuée ou portée disparue. 3 millions de soldats français ont été blessés : un million d'entre eux resteront invalides.

En cette année 1918, la population, affaiblie par les privations, subit de surcroît les assauts d'une épidémie de grippe espagnole. Elle causera plus de 200 000 victimes en France et plus de 50 millions dans le monde. La France sort de ce conflit traumatisée, bouleversée dans ses fondements, affaiblie dans ses terroirs et son Empire.

Le 11 novembre 1918 fut une victoire endeuillée. Passer de l’état de guerre à l’état de paix ne fut point un simple paraphe au bas d’une convention d’armistice si attendue soit-elle. Cette vieille Europe ne savait pas qu’elle venait d’entrer dans une nouvelle veillée d’armes. On voulait croire à un monde nouveau. Ainsi les « années folles » côtoyèrent les « monuments aux morts ». Le « Front Populaire » suivit « la crise de 1929 ». Ce 11 novembre, les démocraties victorieuses ne pouvaient imaginer le tremblement de terre qui allait prolonger cet armistice et cette paix si chèrement acquis. Un tremblement de terre qui allait secouer le monde entier dominé par une Europe exsangue et qui se croyait à l’apogée de sa puissance.

Une Europe qui allait se fracasser vingt années plus tard dans un chaos moral et spirituel sans précédent. D’une violence que ceux de « 14 » « les Poilus » auraient voulu éviter jusqu’à, parfois, accepter l’inacceptable. Il y eut cette quête naïve sur bien des plans, d’un monde nouveau basé sur la paix entre les nations, le progrès économique et la justice entre les hommes. Ce fut l’entre-deux-guerres. Une période qui trébucha sur une épreuve encore plus grande, une France foudroyée, une Europe étranglée, l’immonde SHOAH. En 1945, les survivants de « 14 » étaient encore pour la plupart au rendez-vous de chaque 11 novembre. Certains regardaient sur la plaque des morts un fils disparu dans les Forces Françaises Libres ou la Résistance. Puis ce fut la décolonisation : Indochine, Maroc, Tunisie, l’Algérie. Tout un siècle traversé sans qu’une guerre achevée ne puisse être ce qu’ils auraient voulu « la der des der ».

Un siècle nous sépare désormais de cette date du 11 novembre 1918. Au lendemain de la Grande Guerre, la France endeuillée s’est enfermée dans le culte de ses morts et de ses héros. C’est ainsi que, dans le début des années vingt, dans toutes les villes et villages du pays se sont érigés des monuments. Afin que personne n’oublie le sacrifice d’un père, d’un époux, d’un fils. A Terrasson, c’est en 1927 que fut inauguré ce monument aux morts. Il a été classé monument historique en 2014. Il est dû à deux sculpteurs : Paul Graf et Jean-René Carrière.

Entre 1914 et 1918, ce sont 174 Terrassonnais qui sont morts pour la France. Certains sont toujours inhumés dans les nécropoles du nord de la France. Il y a ceux qui ont été tués par l’ennemi, il y a ceux qui sont morts des suites de leurs blessures, il y a ceux aussi, dont aucune information n’a pu être relevée. Tous étaient dans l’infanterie en première ligne dans les tranchées. Quelques uns, plus rares, servaient dans la cavalerie, l’artillerie ou le génie. Ils étaient tous dans la force de l’âge, moins de 30 ans. Le plus ancien d’entre ses braves avait seulement 40 ans.

Depuis 1927, chaque 11 novembre est l’occasion pour la Nation d’honorer ses fils disparus. Ici, à Terrasson, la ferveur est toujours au rendez-vous. En cela, je profite de ce centenaire pour mettre à l’honneur les générations de Porte-drapeau, ceux d’hier bien sûr, mais aussi ceux d’aujourd’hui. Le drapeau, notre drapeau, c’est avant tout un idéal, celui de notre fraternelle république, celle des valeurs de Liberté, d’Egalité et de Fraternité qui animent un peuple généreux jusqu’au sacrifice suprême.

Le porte-drapeau, par sa présence, par son action, est un gardien des grandes heures de la France. Le porte-drapeau honore les disparus des champs d’honneur, sans distinction de race, de religion et de couleurs, toutes gloires du destin de la France. Le porte-drapeau incarne aussi le génie français, celui des lettres, des sciences et des arts. Le porte-drapeau nous rappelle nos origines, notre histoire, nos valeurs. Tout ceci constituant une véritable identité ouverte au monde, affrontant les métamorphoses de notre temps et affirmant les gloires passées autant qu’un avenir toujours incertain.

C’est autour du drapeau, du porte-drapeau, que nous devons ressentir l’esprit de la France, de notre beau et éternel pays. Le porte-drapeau est le passeur d’une mémoire dont chacune et chacun d’entre nous doit se sentir fort et généreux. Tous ici, enfant de Terrasson et de Lavilledieu, avons en mémoire notre présence autour de l’instituteur, bravant parfois le frimas de l’automne, vieillissant et parcourant affectueusement et avec un immense respect les visages des survivants de la Grande Guerre.

Ce matin, cent ans après que sonna le clairon de l’armistice, cent ans après que les peuples aveuglés par des drames effroyables puissent retrouver l’espoir de la paix, nous sommes toujours unis par le même espoir. Un espoir qui est soumis à des défis comme si souvent le peuple de France les a relevés. En cela, autour de nos drapeaux, de nos passeurs de mémoire que sont les hommes qui les portent, je rappellerai la citation du Maréchal Foch, le vainqueur de la Grande Guerre : « Parce qu’un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir. » C’était il y a cent ans.

Au grand soldat, j’associerai le grand homme politique que fut Georges Clémenceau. Celui que l’on dénomma « Le Tigre » et « Le Père la victoire ». Le président du Conseil visitant les tranchées durant la Grande Guerre s’exprimait ainsi aux poilus : « Il faut savoir ce que l’on veut. Quand on le sait, il faut avoir le courage de le dire ; quand on le dit, il faut avoir le courage de le faire. » C’était il y a cent ans et nous voulons qu’il en soit encore ainsi aujourd’hui.

Vive Terrasson-Lavilledieu
Vive la République
Vive la France"

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