15
Mai
2019

La SPEM, spécialiste de la boîte métallique

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EWANews - Portraits

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"Je pense que nous sommes le dernier fabricant d'emballages métalliques en alimentaire indépendant de France" précise le directeur général de la SPEM (société périgourdine d'emballages métalliques) située à la zone du Coutal à Terrasson. "En face de nous, nous n'avons plus que des multinationales" explique Eric Jacquet à la vingtaine de membres de l'AIT (association interprofessionnelle du terrassonnais) venus visiter son usine, avec leur présidente Francine Bourra et le président de la communauté de communes Dominique Bousquet, le mardi 6 novembre 2018.

"Nous sommes sortis du confit-foie gras"

La SPEM emploie 35 personnes sur deux sites : à la zone du Coutal sur 4.500 m2, mais aussi à Montignac sur 11.000 m2 couverts, réservés au stockage et à la logistique. La société existe depuis 1965. Catherine Valette est toujours présidente de la société, elle avait repris la suite de son père Jean-Pierre Valette. La SPEM réalise aujourd'hui un CA de 11M€ avec une production moyenne de 23 millions de boîtes fabriquées par an. Les boîtes de conserve étaient ici, au départ, spécialisées dans les pâtés et les confits. "A l'orgine, nous n'étions pas fabricants de boîtes mais de sertisseuses" souligne même le dirigeant. Aujourd'hui, l'entreprise se veut unique en son genre avec des conditionnements différents, souvent plus petits que le format classique, soit celui des boîtes de petits pois ou de haricots verts fabriquées à des millions, voire des milliards d'exemplaires par ses concurrents, essentiellement des multinationales. "L'entreprise se démarque par la possibilité de livrer en dessous du camion complet" dit Eric Jacquet. La SPEM offre par ailleurs tous les contenants alimentaires : en verre et en poche sous-vide.

L'entreprise a évolué... "Autrefois, nous fabriquions des boîtes imprimées. L'impression avait lieu sur le métal direct. Mais aujourd'hui, les clients préfèrent le produit neutre, afin de pouvoir étiqueter au dernier moment et éviter ainsi les stocks. Cela permet aussi de faire face aux obligations alimentaires qui changent très souvent. En effet, on peut très vite se retrouver avec des produits obsolètes" reconnaît Eric Jacquet qui ajoute "et puis la qualité d'étiquette s'est améliorée ces dernières années".

"Le grand écart entre confits et produits de régime"

Pour se démarquer, la SPEM s'est donc spécialisée dans les petites quantités. "Cela commence à 5.000 boîtes pour des choses très spécifiques mais la moyenne se situe dans les 300 à 400.000 boîtes. Nous avons des produits que l'on réalise par séries, soit un total de deux à trois millions de produits par an. Ceci dit, nous ne représentons même pas 0,1 % du marché français dans l'emballage métallique".

Les boîtes peuvent contenir des poudres alimentaires comme des produits déshydratés, les compléments sportifs et les produits de régime. Le directeur souligne d'ailleurs avec humour qu' "on fait le grand écart entre confits et produits de régime" ! L'entreprise étudie actuellement la possibilité de faire des petites séries, entre 500 et mille produits par exemple, pour l'événementiel. Les membres de l'AIT ont pu repartir, à la fin de leur visite, avec une boîte offerte par la SPEM imprimée "AIT" (photo 3 ci-jointe).

La grande majorité des clients sont situés en France. Parmi les clients historiques, les producteurs de foie gras... "C'est nous qui avions démarré, et nous avons même été plagiés, notamment sur  les boîtes évasées avec deux couvercles d'ouverture qui permettent de démouler facilement le foie gras" dit E. Jacquet. L'entreprise X... apprécie également les boîtes de la SPEM pour leur étanchéité. Cela permet d'envoyer des graines dans le monde entier, très souvent par avion ou par bateau. Les emballages servent aussi pour des produits phytosanitaires ou pharmaceutiques, voire de suremballage pour des produits dangereux, notamment chimiques, qui ont besoin de sécurité en cas de gros choc, notamment dans les transports d'avion. "Nous avons même transporté des capsules d'airbag dans nos emballages" précise le directeur.

Enfin, côté fonctionnement, une série de quantité moyenne produite dans l'entreprise occupe une chaîne de production durant un jour et demi au grand maximum. "Nous avons en permanence deux lignes en production tandis que la troisième est en cours de réglage" précise Eric Jacquet qui souligne avec humour : "nous sommes moins un fabricant d'emballages qu'un vendeur de réglages, car en fait nous réglons les machines en permanence !..."

Quelques chiffres : 200 références, trois lignes de production, l'entreprise applique les 2X8 et les 32 heures par semaine (mais ne cache pas qu'elle souhaiterait revenir à 35 heures). 1.500 tonnes par an de métal sont nécessaires, "c'est très peu" selon le directeur qui ajoute : "nous sommes à plus de 40% du prix de revient sur la matière première".

- Le site internet de la SPEM