29
Avr
2014

ARES : la parentalité au coeur d'un débat

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Terrasson - Loisirs/Culture

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Le débat de l'ARES portait, le 23 avril 2014, sur le thème : "Autorité parentale et éducation". Ce sujet concernait les parents et les enseignants venus nombreux parmi les 51 personnes qui emplissaient la salle Saint Laurent de Bersac. Le docteur Jean Louis Poitevin, pédopsychiatre, s’est montré pédagogue et accueillant face aux questionnements et témoignages.

« Le développement affectif de l’enfant se fait par stades, l’amenant vers l’autonomie et la responsabilité sous la coresponsabilité de ses parents. Parallèlement il acquiert des compétences. Il est fréquent que l’âge affectif ne concorde pas avec l’âge réel ou le niveau de compétence. Cette dysharmonie est plus fréquente, actuellement, du fait de la sur stimulation des enfants par les images virtuelles et les écrans. On constate des enfants psychiquement très dépendants, immatures, avec un vernis élaboré. Cet état est la cause de grandes angoisses et pose de nombreux problèmes dans les relations sociales et la scolarité : agitation, déficit de concentration, agressivité, terreurs nocturnes, troubles scolaires… Cette situation d’excitation peut se cumuler avec des carences éducatives, confusion des âges, absence de limites, fusion mère/enfant… dont les parents n’ont pas toujours conscience. »

Après cette présentation théorique, le Docteur Poitevin a ensuite répondu aux nombreuses questions, pratiques et vécues, posées en confiance par les parents, grands parents et enseignants. En éclairant ces interrogations par des exemples tirés de sa pratique, il s’est efforcé d’aider les familles concernées. D’abord comprendre quel est le problème véritable, au-delà des symptômes, et la source de l’angoisse. Ensuite tenter de corriger les dysharmonies internes à la famille et les erreurs éducatives afin d’apaiser l’enfant.

Il a été discuté de problèmes vécus d’agressivité et troubles des conduites adolescentes, de difficultés d’insertion scolaire, de pudeur enfantine, de rivalité fraternelle, des limites de l’autorité parentale, de l’addiction aux écrans… Les partisans d’une éducation scolaire intensive et les tenants d’une éducation faisant plus confiance aux capacités d’évolution naturelle de l’enfant ont échangé leurs arguments. La conclusion de cet échange est apportée par l’intervenant : « les désirs des parents doivent passer après le principe de réalité et l’intérêt propre de l’enfant dans toutes ses dimensions : physique, intellectuelle, sociale… »

Des réponses précises et personnalisées ont été apportées. Le Dr Poitevin a dédramatisé le rôle des parents et dialogué sur les principes simples qui doivent encadrer l’éducation des enfants : « l’amour parental, l’empathie, avoir du bon sens et agir raisonnablement permet, dans la grande majorité des cas, un développement satisfaisant ». Il est essentiel de maintenir une relation même difficile, de garder confiance dans ses capacités éducatives et dans le potentiel évolutif de l’enfant. L’enfant se structurant grâce à l’image de ses parents, il importe que « père et mère (ou leurs substituts) soient présents et assument leur coresponsabilité. L’image qu’ils donnent et leur rôle, maternant et paternant, sont tous les deux nécessaires ». Quand se posent des problèmes, il est préférable qu’un tiers intervienne pour canaliser l’angoisse, servant de « pare-excitation ». La responsabilisation de l’enfant, mais aussi le jeu créatif, sont des outils éducatifs indispensables.

Un buffet de beignets a rassemblé pour conclure tous les participants et permis de prolonger sympathiquement échanges et conseils. Séduit par « ce lieu tolérant et de libre parole », le Dr Poitevin, à la demande des participants, a promis de revenir prochainement à l’ARES.

Le prochain débat de l'ARES aura lieu le mercredi 21 mai 2014 à 20 heures. Cette réunion exceptionnelle se déroulera au centre socioculturel du Lardin St Lazare sur le thème : « Persécutions en Périgord en 1942/44 » en présence de l’écrivain Christian Signol. Entrée libre.

Photo. Andrée Begoc du bureau de l'ARES a présenté la soirée et l'intervenant, le Dr Poitevin, devant une salle comble