Chaque année, le 31 mars, la Ville de Terrasson célèbre la mémoire des événements tragiques qui ont frappé le Terrassonnais en mars 1944. De nombreuses familles terrassonnaises ont été endeuillées entre mars et août 1944. Mais c’est surtout entre le 31 mars et le 2 avril que de nombreux résistants ont été exécutés. Onze stèles sont érigées sur la commune.
Replay vidéo de la cérémonie du dimanche 31 mars 2024 place de la Libération.à Terrasson :
https://youtu.be/jF-k5B9gNSA?si=_hjju7_qPil1z0DF
Dans la soirée du 29 mars, après avoir déposé de forts contingents de troupes à Azerat, La Bachellerie et au Lardin, le gros de la division Brehmer – unité spécialisée dans la répression des populations qui apportent leur soutien à la Résistance très active dans le secteur – fait son entrée à Terrasson. Les Allemands s’installent à la maison du peuple, aujourd’hui Ciné Roc, ainsi qu’à l’hôtel des Messageries, anciennement le Crédit agricole.
Dès l’aube du 30 mars, avec des listes fournies par la milice et quelques collaborateurs locaux, des patrouilles partent dans tous les sens à la recherche des responsables de la Résistance. Mais heureusement, la plupart ont pu s’évaporer dans la nature, à la faveur de la nuit. De son côté, la Résistance armée ne pouvant faire face à la puissance de feu de la Division nazie, mais aussi pour éviter des représailles dans la population, avait décidé de se disperser vers des lieux plus cléments, en attendant que l’orage passe.
Furieux de ne pas avoir pu mettre la main sur les principaux responsables de la Résistance, les hommes de la Gestapo vont s’en prendre à la population. René Lascaux 37 ans, secrétaire général de la mairie, est un informateur précieux de la Résistance. Il est arrêté à son bureau. Un peu plus tard, c’est au tour de Max Tourailles, 33 ans, père de famille, co-fondateur du groupe statique FTP. Puis, Pierre Rebière est interpellé à son travail à la verrerie. Ils seront conduits au siège de la Gestapo. Interrogés toute la nuit, ils ne parleront pas malgré les tortures. Ce même jour, deux autres patriotes : Gaston Marty 35 ans et son employé Georges Gaucher 23 ans, considérés sur la liste de dénonciation comme de dangereux salopards, seront arrêtés à leur domicile et transférés au siège de la Gestapo. Après un interrogatoire musclé, ils seront fusillés dans la nuit, avenue Jules Ferry, à quelques dizaines de mètres de leur lieu de supplice.
Le lendemain, le 31 mars, René Lascaux et Max Tourailles seront conduits sur la petite route, conduisant de Gaubert à Preyssac. Ils seront assassinés dans une petite clairière à l’abri des regards. Le détachement va poursuivre son oeuvre de destruction en incendiant les villages de Preyssac et Tranche. Des ruines fumantes du village de Tranche, on retirera les corps calcinés de René Michaudel 70 ans, Henri Faurie 66 ans, Paul Ferret 17 ans et Louis Bouzonnie 38 ans. On ne saura jamais si ils ont été fusillés puis jetés dans la fournaise ou s’ils y ont été jetés vivants.
Ce même jour, un autre détachement de Brehmer, parti en direction de Marquoil, va procéder à l’arrestation de deux jeunes combattants de la liberté : Marcel Sembat 23 ans et Charles Dupuy 19 ans. Ils seront fusillés sur la route conduisant de Marquoil à Fondanger. Leurs corps seront retrouvés à moitié enfouis sous les feuilles en lisière d’un bois, et il sera interdit à la population de participer aux obsèques… »