Muganga sort le 24 septembre

Le film Muganga sort en salle le 24 septembre. Il vient d’être primé par trois Valois au festival du film francophone d’Angoulême le week-end dernier. Il sera présenté en avant-première au CGR de Brive le vendredi 12 septembre à 20h. La productrice de ce film est la terrassonnaise Cynthia Pinet…

Le film « Muganga, celui qui soigne » produit par Cynthia Pinet et réalisé par Marie-Hélène Roux décroche le prix du public à Angoulême. Ce film, engagé et puissant sur le viol des femmes au Congo, a été tourné au Gabon avec Isaac de Bankolé et Vincent Macaigne, les deux acteurs principaux. La bande originale du film a été composée par Alexandre Dudermel, un compositeur périgourdin.

La productrice terrassonnaise dont la société Petites poupées production est basée à Pazayac, avait débuté par des courts-métrages dont « Une vie déportée » tourné à Terrasson en 2012, avec déjà la réalisatrice M.H. Roux à ses côtés, et les actrices Elsa Lunghini et Marie Bunel. Ancienne élève du collège puis du lycée de Terrasson, Cynthia Pinet fut même joueuse au club de tennis de table de La Feuillade.

Selon le journal Sud-Ouest : « La réalisatrice Marie-Hélène Roux a mis dix ans à monter ce projet difficile. Elle a su filmer l’indicible avec dignité, estompant l’horreur mais montrant toute la violence d’un système organisé pour semer la terreur et chasser les populations près des mines de coltan. Aujourd’hui encore, les Nations unies considèrent qu’une femme est violée toutes les quatre minutes dans l’est de la République démocratique du Congo ».

—> Interview audio Ewanews de Cynthia Pinet.

Extrait de l’interview de Cynthia Pinet, le 1er septembre 2025 :

Bonjour Cynthia Pinet. Alors, expliquez-nous, vous avez reçu des Valois au festival du film d’Angoulême pour votre nouveau film Muganga ?

C.P. : « Oui, exactement. En effet, j’étais au festival d’Angoulême où le nouveau film que je produis, qui s’appelle « Muganga, celui qui soigne », a reçu trois Valois dont le prix du public. Pour notre équipe, c’est juste extraordinaire puisqu’on sait que c’est le public qui va dans les salles. On a eu aussi le prix des étudiants. Au vu du sujet de notre film, la jeunesse, c’est très important. C’est eux qui sont tournés vers l’avenir. Et puis Isaac de Bankolé, qui fait son son retour au cinéma français, après beaucoup d’années aux États-Unis, a eu le prix d’interprétation. Donc voilà, je suis ravie vraiment ».

C’est quand même une histoire très difficile que vous abordez dans ce film ?
C.P. : « C’est un film que j’ai mis très très longtemps à monter, et à financer car son sujet est difficile. Il traite en effet des violences sexuelles en République Démocratique du Congo, via le combat du prix Nobel de la paix Denis Mukwege. Sa parole dérange et notre film dérange. Mais c’est un film à la fois puissant et émouvant, qui met aussi de la lumière sur ce qui se passe et à fois dans notre humanité ».

C’est une histoire vraie avec deux chirurgiens et cela se passe au Congo, c’est ça ?
C.P. : « Oui, exactement. Denis Moukweghe est un médecin congolais reconnu pour son travail exceptionnel et qui a été prix Nobel de la paix en 2018. L’autre médecin, c’est Guy Bernard Cadiere, un chirurgien de renom Belge, qui a été l’un des pionniers en laparoscopie. C’est une technique qui utilise une caméra en passant par le nombril pour observer et opérer les organes du ventre avec de toutes petites incisions. Lorsqu’ il a rencontré Denis Mukwege en 2011, Guy Bernard Cadiere a implanté cette technique à l’hôpital de Panzi en République Démocratique du Congo. Et cela a beaucoup aidé le Dr Mukwege dans son combat auprès des femmes victimes de violences sexuelles ».

Cela paraît incroyable, 10 ans de préparation pour ce film ?
C.P. : « Oui, on a eu à traiter beaucoup de challenges. Dès qu’on avançait d’un pas, on reculait de trois, et on a dû arrêter la préparation à une semaine du début du tournage, il y a quelques années. Mais aujourd’hui j’ai juste envie de retenir la joie que j’ai eue avec toute l’équipe en recevant ces Valois samedi soir… »

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