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06
Mai
2017

Cafi : une histoire d'exil, à Beauregard

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Terrasson - Loisirs/Culture

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CAFI est l'acronyme de Cité d'Accueil des Français d'Indochine, "Cité" plus communément appelée "Camp" par les habitants du site, puisque ancien camp militaire. Avril 1956, Louise, 9 ans, de père français et de mère vietnamienne, dite eurasienne quitte l’Indochine avec toute sa famille sur le bateau le ''Captain Cook''. L’appareillage est précipité, mais dans leurs bagages un morceau de leur monde, des graines : piment, maïs blanc, liseron d’eau, aubergine violette… ''La France est sûrement impatiente de nous rencontrer : une grande dame debout au bord de la mer, vêtue de bleu, de blanc, et de rouge''. Mais l'arrivée est sinistre, l’accueil brutal, si loin de l’image rêvée. En 2014, la mère de Louise vit encore dans cet ancien camp militaire, lieu de transit provisoire et dans des baraquements non conçus comme lieux d'habitations. En suivant Louise de son exil vietnamien à ses vieux jours dans le ''Camp des Chinois'' de Sainte-Livrade-sur-Lot dans le Lot-et-Garonne, CAFI tisse les fils de l’histoire de ces Français, dits d’Indochine. Souvent avec humour, à travers l’expression de sa force de vie, elle nous amène à éprouver ce que vécurent ces milliers de familles rapatriées d’Indochine ou d’ailleurs. Par-delà ce destin individuel, c’est celui de tous les migrants, immigrés, indigènes qui se dessine. La mise en scène sobre et inventive est signée par Georges Bigot, homme de théâtre emblématique qui fut longtemps acteur aux côtés d’Ariane Mnouchkine au Théâtre du Soleil.

- Spectacle de la Cie Le Bruit des Ombres, interprétation de Vladia Merlet et de David Cabiac, samedi 6 mai 2017 à 20h30 à la salle polyvalente de Beauregard-de-Terrasson, avec le Foyer rural et Itinérance Culturelle en Terrassonnais. Tarif adulte 10€, adhérent 8€, gratuit pour les moins de 18 ans. Tél. 06.76.07.49.53.



A propos du CAFI, le photographe Fabrice Lépissier, présent au festival de photos BarrObjectif en Charente, explique : "Printemps 1956, un village vietnamien prend vie dans le Lot et Garonne. L’arrivée de 1200 Français d’Indochine (dont 740 enfants) à Sainte-Livrade-sur-Lot, a transformé le camp militaire du village en « Petit Vietnam ». « CARI : centre d’accueil des rapatriés d’Indochine »... La pancarte a été accrochée à l’entrée du camp quelques semaines avant leur arrivée. Pour loger « provisoirement » ces familles, les baraquements militaires ont été divisés en « appartements » de 2 à 4 pièces. C’est la seule transformation qui ait été apportée à ces bâtiments vétustes pour y loger les familles indochinoises, dont les nombreux enfants étaient souvent très jeunes. Une table, un buffet, des lits de camp équipés de matelas de paille, un petit poêle à charbon qui sert aussi bien pour chauffer que pour cuisiner. Et un couvert par personne. « On nous a placé là, dans un camp ! Comme si nous étions des gens à surveiller.  « Centre » c’est juste un nom moderne pour désigner un camp ! » Claude était enfant lorsqu’il est arrivé au centre d’accueil de Ste-Livrade. Aujourd’hui il est un peu amer. Il a le sentiment que les français rapatriés d’Indochine après la chute de Dien Bien Phu, ont tout simplement été oubliés là. Cette amertume est un sentiment partagé par bien des habitants du « petit Vietnam sur Lot ». Car le centre existe toujours. Ce qui devait être du provisoire a duré.Le Cari est devenu « Cafi » : Centre d’accueil des Français d’Indochine. La vie s’est organisée. Les enfants sont allés à l’école du centre jusqu’à sa fermeture dans les années 70. Une pagode et une église ont été aménagées pour le culte. Femmes et enfants ont répondu au besoin de main d’œuvre de leurs voisins agriculteurs, travaillant d’arrache-pied pour un maigre salaire… Après la désillusion de l’arrivée, les familles se sont installées, le camp s’est empli des rires et des jeux des enfants, dans les allées embaumant la cuisine vietnamienne… Les baraquements n’ont pas bougé. Ils ont pris des couleurs, ont été améliorés par les familles qui y ont investi leurs économies. En bricolant de petites avancées couvertes de tôles, des cuisines et des bouts de salle de bain sont venus améliorer le mode de vie de ceux qui sont restés au Cafi. Les jeunes mamans arrivées en 56, sont aujourd’hui les mamies du Cafi. Mais elles n’y sont pas seules. Certains des enfants qui avaient grandi là y vivent encore aujourd’hui. Ceux qui sont restés pour s’occuper de leurs parents qui vieillissaient, ceux qui ont rencontré des difficultés à s’insérer ailleurs et les nostalgiques, qui sont revenus au Cafi à l’heure de la retraite. La Mairie de Sainte-Livrade, propriétaire du terrain et du bâti depuis les années 80, transforme le camp du Moulin du Lot en lotissements HLM. En 2010 les premières maisons neuves ont poussé au milieu des baraquements. Tous les habitants vont y être relogés d’ici 2 ans. Les premiers déménagements ont eu lieu en février 2011. Les barres de logements ainsi vidées sont promises à la destruction dans les semaines suivantes. A leur place une deuxième série de maisons sera construite…. jusqu’à la disparition des 36 barres du camp militaire qui durant plus de 50 ans, ont abrité la communauté Cafi. Le Cafi est de ce genre de « sujets » qui m’a fait bondir en lisant l’article dans « Courrier International » de Tommaso Basevi, journaliste Italien qui s’est immergé pendant trois mois dans ce camp perdu au fin fond du Lot … Comment des histoires comme celle de ces gens peuvent-elles être possible en France aujourd’hui ?"

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