Mise à jour le Samedi, 23 Septembre 2023 22:22 Écrit par Alain RASSAT
Dernière ligne droite : l'artiste peintre Sêma Lao expose à la Maison du Patrimoine de Terrasson jusqu'au samedi 30 septembre 2023. La maison du patrimoine est ouverte en septembre du mardi au samedi de 14h30 à 17h30.
Les oeuvres de Sêma Lao sont connues en France comme à l'étranger dans le domaine du street-art. Elle se définit elle-même comme une "muraliste" alliant sa technique et son art à des fresques parfois monumentales. Le vernissage a eu lieu jeudi 20 juillet avec une performance de l'artiste.
--->>> Interview audio de Sema Lao, artiste peintre, à Terrasson, le 20 juillet 2023 ;
--->>> Vidéo (à venir) : Peinture à la bombe réalisée lors du vernissage de l'exposition le 20 juillet 2023 ;
--->>> Vidéo : Discours du maire de Terrasson Jean Bousquet lors du vernissage (ci-dessous) ;
Interview de Séma Lao
Bonjour Sema Lao, quel mot qualifie votre peinture ? Peut-on parler de Street Art ?
S. L. : "Ma pratique artistique est justement venue par des rencontres dans la rue, il y a environ 10 ans. Je suis passée vraiment de la toile au mur, à l'inverse des graffeurs qui ont exercé sur des murs toute leur vie et qui sont passés en galerie au bout d'un moment. A la base, je fais vraiment de la peinture et je suis arrivée ensuite sur les murs. Et cela reste des expérimentations. Je profite justement du support pour pouvoir essayer des marqueurs, des encres, des acryliques. Je mélange un peu de tout et ça va sûrement évoluer encore à l'avenir".
Vos oeuvres de peinture sont impressionnantes, surtout quand on les voit de loin, est-ce votre souhait ?
S.L. : "Oui. La bombe reste quand même une technique assez floue, c'est très colorée. Et puis j'aime bien la suggestion. C'est à dire que je n'aime pas que l'on voit tout d'un coup d'oeil".
Commencez-vous une peinture toujours avec des couleurs foncées avant de passer aux plus claires ?
S. L. : "Tout à fait oui. Je vais toujours du plus foncé au plus clair. C'est la bombe qui oblige un peu ça, à l'inverse de l'aquarelle. Je suis toujours en train de jongler entre le fond, les encres, la transparence. Voilà, je rajoute et puis je m'arrête quand je suis contente. Mais finalement, il n'y a jamais vraiment de fin".
C'est étonnant, vous aviez un exemple dans la main, mais ce n'était pas pareil du tout ?!
S.L. : "Merci de le préciser. Parce que j'ai toujours un modèle, je travaille toujours d'après photos mais je ne suis jamais en train de recopier quelque chose, donc ça ne ressemble jamais vraiment. Je suis toujours en train de recréer les couleurs et d'équilibrer. Puis, c'est une inspiration, on va dire. La photo (que je tiens dans les mains) ce n'est pas du tout un modèle".
C'est incroyable. Un autre peintre prendrait sûrement peur quand la peinture, ça dégouline, mais pas vous !?
S.L. : "Non, en effet, j'adore ça, ce côté gravitationnel, c'est tout. Tout redescend vers la terre et j'aime bien quand il y a ce qu'on appelle un beau hasard, c'est à dire que j'essaie de laisser la peinture aussi s'exprimer par elle-même et j'en profite. Je ne suis pas en train d'essayer de la maîtriser à tout prix. Je profite de l'occasion pour ajouter un peu ma touche mais je la laisse vivre".
Dans chaque geste, on a l'impression que vous avez une assurance, mais comment cela se passe ? Est-ce par feeling ou est-ce simplement bien calculé ?
S.L. : "La confiance, elle est là parce que j'en fais depuis très longtemps. J'en fais depuis 2011. Cela fait 12 ans maintenant, et je connais mon matériel. Je connais la technique. Je sais où je veux arriver. Je compose au fur et à mesure mais je sais que mon geste, il ne sera pas loupé dans le sens où tout hasard est beau. Donc, quand on part de cette optique-là, c'est plus de l'optimisme dans le sens où l'on n'est pas en train de s'attendre à quelque chose. Si on s'attend à quelque chose d'extrêmement précis et que l'on n'y arrive pas, c'est extrêmement frustrant. Et puis la peinture s'adapte à moi. Je m'adapte à elle".
Quel est le tableau le plus grand que vous avez accompli ?... Est-ce celui de Richard Dacoury ?
S.L. : "Non, ça c'était à Limoges. C'est un mur qui est très petit par rapport à d'autres. Le plus grand que j'ai fait, ça devait être 21 mètres de haut. J'ai fait plusieurs façades d'immeubles dont l'une de six étages".
On peut voir vos œuvres tout l'été ici à Terrasson. Est-ce que le public peut vous rencontrer ?
S.L. : "Tout à fait, je vais l'indiquer sur les réseaux sociaux. Je n'ai pas de site internet mais je vais le mettre sur les réseaux sociaux. Je vais essayer d'établir quelques journées de présence. Comme ça, les gens pourront me rencontrer si cela les intéresse. Cela va être un ou deux samedi par mois".
On a l'impression que vos peintures plaisent à tout âge, à toutes les générations ?
S.L. : "Oui, j'ai fait une fresque à Saint-Léonard-de-Noblat pour le Tour de France et c'était absolument super. Il y avait vraiment des gens, même des personnes assez âgées, qui ont apprécié. Parfois des personnes ont des préjugés sur le graphite et sur la bombe aérosol, mais là, tout le monde était assez unanime sur la fresque et j'étais vraiment très heureuse de plaire au plus grand nombre".
Est-ce que l'on peut découvrir vos œuvres sur internet ?
S.L. : "Non, je n'ai pas de site internet mais on peut facilement aller sur Facebook. J'ai une page officielle. Je suis aussi sur Instagram : Sema Lao".
Avez-vous un grand projet ?
S.L. : "Non, pour l'instant je n'ai que des petits projets pendant l'été. Et puis, un grand projet arrive à la rentrée avec des écoles. Et d'autres fresques sont prévues dans d'autres villes comme Rennes."
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